04 janvier 2006

Prêts hypothécaires ne valent pas concurrence bancaire

18h.com titrait le 27 décembre sur le "[…] crédit à l'américaine pour gonfler la croissance française" (merci pour le lien PYM). De quoi s’agit-il ? D’un crédit rechargeable gagé sur les biens immobiliers (hypothéqués) des ménages mais pouvant servir à acheter une voiture, faire des travaux, etc…D’après Le Temps, l’endettement des ménages français n’est "qu’à" 62% de leurs revenu des ménages, soit un peu plus de 11000 euros par habitant, contre 100% en Allemagne, presque 120% au Royaume-Uni et plus de 180% aux Pays-Bas. Et ce malgré une augmentation de près de 18% depuis début 2004 (le boom immobilier ?)

L’idée est donc de stimuler une croissance atone (1,6% selon les prévisions du gouvernement) par la consommation des ménages, elle-même financée par l’emprunt. Après tout, les Etats-Unis financent bien leur croissance économique en grande partie grâce à la dette non ? Et les ménages ne feraient que suivre
l’exemple de l’état, désormais endetté à hauteur de 66% du PIB…
Le seul hic c’est que les USA disposent d’un titre de créance sur l’économie mondiale : le dollar, qui leur permet d’attirer sans cesse des capitaux étrangers et de vivre en situation de "double déficit" permanent (des balances des paiements et commerciale). Les autres ne sont que de simples mortels : voir
La dette des Britanniques augmente, les faillites individuelles aussi (18h.com, 03/01/2006)
Même si il fallait rattraper les autres au dépends des générations futures (des retraités endettés ne laissent pas d’héritage a leurs enfants), le gouvernements français applique une nouvelle fois un cataplasme sur une jambe de bois.

Le vrai problème du crédit en France c’est le manque de concurrence dans le secteur bancaire : il y a plus de 3200 prêteurs immobiliers au Royaume-Uni, contre combien en France ? Cette situation oligopolistique aboutit à de nombreuses clauses verrouillant le client. Par exemple, l’obligation de domicilier compte courant et revenus salariaux chez le prêteur immobilier. Ou bien l’absence généralisée de flexibilité pour les remboursements anticipés (partiels ou totaux), des difficultés pour transférer un prêt en cours, etc…

A quand l’application de ces règles de base de la concurrence au secteur bancaire ?

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